De la caricature à la photographie
VERNISSAGE
Le samedi 21 septembre 2024 à 18.00 au Château Bouchet de Fareins
EXPOSITION
Du 21 septembre au 13 octobre 2024 - Entrée libre les samedis et dimanches de 14.00 à 19.00.
Visite guidée à 15.00 et à 17.00.
Dans les salles du rez-de-chaussée et du premier étage du Château de Fareins
Place de la bascule — 01480 Fareins.
Tout le monde connaît le portrait de Rimbaud devenu une icône mondiale, mais peu connaissent son auteur : Etienne Carjat (1828-1906), né à Fareins dans notre beau Val de Saône1. Son pays natal souhaite rendre hommage à celui qui fut, à travers la caricature et la photographie, l’un des grands portraitistes de son siècle. Nous lui redonnerons sa place dans le contexte d’un XIXe siècle marqué par la massification de la presse illustrée, puis suivrons sa postérité jusqu’à aujourd’hui où l’art du portrait a continué à se diversifier dans le contexte d’une omniprésence de l’image et du développement des technologies numériques. Un premier événement sera organisé en 2024 à Fareins et dans le Val de Saône, inaugurant une série biennale de trois expositions et d’actions patrimoniales et culturelles dédiées à l’art du portrait, le portrait d’hier et le portrait contemporain d’aujourd’hui. Ce premier évènement privilégiera le portrait dessiné et caricaturé.
Ainsi souhaitons-nous contribuer à la préservation d’un patrimoine immatériel remarquable, à accompagner des développements créatifs toujours vivants dans l’art contemporain et rendre possible l’accès d’un large public à l’art du portrait, une expression culturelle sensible et profondément humaine.
Yves Dumoulin
Maire de Fareins
Vice-Président de la Communauté de communes Dombes-Saône-Vallée
La première exposition biennale ArtCarjat sera organisée à Fareins entre 21 septembre et le 18 octobre 2024 avec le soutien actifs des collectivités territoriales dans le cadre de l’association ArtFareins.1 Elle fait suite à des rétrospective et expositions importantes mais déjà anciennes : celle du musée Nicéphore Niepce en 1980, du musée Carnavalet en 1982-83, du musée des Beaux-Arts du Canada à Ottawa et de l’Ecole de la photographie à Arles. Ainsi, pour la première fois, l’œuvre d’Etienne Carjat sera présentée dans sa région natale, région à laquelle il était rattaché et qu’il a souvent visité. Son rôle d’initiateur sera mis en lumière.
C’est une histoire vivante qui se poursuit aujourd’hui. Le XIXe siècle est un point de départ : la presse se développe et se diversifie, les plumes se libèrent, les techniques se développent, l’engouement pour les célébrités politiques ou artistiques de tous ordres préfigure le phénomène « people » actuel. Les visages des hommes politiques, des peintres, musiciens, écrivains, des acteurs de théâtre, des scientifiques deviennent familiers en même temps que chacun veut avoir sa carte de visite illustrée de son propre portrait. Après avoir rappelé le parcours et l’œuvre d’Etienne Carjat, l’édition 2024 confrontera dessins de caricature et portraits photographiques de célébrités, parfois dessinées et photographiées par les mêmes auteurs puisque beaucoup, comme Nadar, Carjat ou Gill… ont été dessinateurs avant de devenir photographes.
La présence tutélaire de Carjat sera renouvelée tous les deux ans, chaque nouvelle édition mettant en avant un aspect particulier de son œuvre et ses successeurs. Ainsi se mettront en place les conditions d’un événement important pour l’anniversaire des deux cents ans de sa naissance en 2028.
Jacques Fabry
Coordonnateur Biennale ArtCarjat
Nous avons désiré situer l’œuvre de Carjat dans son contexte historique et dans l’émulation de sa relation amicale à Nadar et à Daumier, ses aînés. Caricature, vie culturelle et événements politiques sont fortement imbriqués. Victor Hugo qui focalise toutes les critiques est à la fois homme politique, poète et dessinateur. Carjat a pour lui une vive admiration.
Très à la mode, les caricaturistes créent leurs propres journaux qui se font une concurrence acharnée. Du 10 août 1856 au 26 avril 1857, Carjat publie « Diogène » avec des portraits et biographies satiriques des hommes du XIXe. Puis il publie « Le Boulevard », du 1er décembre 1861 au 14 juin 1863 avec 104 dessins et 936 colonnes de texte par an. Le politique réagit : censure, promulgue des lois restrictives et saisie des imprimeurs. La durée de vie des journaux menacés aussi par la faillite est courte mais ils renaissent aussitôt sous un autre titre. Dès 1831, le lyonnais Charles Philipon, premier patron de presse, avait été poursuivi pour un dessin satirique mettant en scène Louis-Philippe faisant des bulles. Pendant son procès, il dessine la tête du souverain en forme de poire. Cette caricature devient une icône reprise par Daumier et par d’autres jusqu’à la fin de la monarchie de Juillet. Carjat a alors 20 ans . Ce sont les premières caricatures de notre exposition, les dernières seront les satires de l’affaire Dreyfus entre 1894 et 1906, date de la mort de Carjat.
Jacqueline Salmon et Jean-Christian Fleury
Commissaires de la Biennale ArtCarjat